🦉🌟 2022 : une année sous le signe de Marcel Proust
Quand la littérature rencontre la philosophie.
Hey Cogito team ! Â
J’espère que vous allez bien !Â
Bienvenue dans cette nouvelle édition Cogito !Â
Pour rappel, dans les éditions Cogito News je me propose d’ouvrir de nouvelles perspectives de réflexion sur l’actualité en l’abordant sous un angle philosophique.
L’année 2022 marque le centenaire de la mort de l’écrivain Marcel Proust.
À cette occasion, la presse française et internationale s’emploie à rendre hommage à l’auteur français, publiant articles biographiques, éloges et témoignages d’intellectuels ou encore florilèges de conseils pour aborder l’édifice magistral de La Recherche du temps perdu.Â
À Paris, le musée Carnavalet se propose quant à lui de recréer « le roman parisien » de Marcel Proust.Â
La première partie de l’exposition invite le public à déambuler au milieu des lieux emblématiques de la vie de l’écrivain, reconstitués pour l’occasion : sous forme d’espaces aménagés ou de photos, les divers appartements occupés par Proust, les salons, son lycée et même sa chambre sont offerts au regard des visiteurs.Â
La seconde partie de l’exposition, qui affiche pour objectif d’aborder le roman proustien, met encore davantage en avant le détail de la vie de l’auteur.Â
Simples opérations marketing ou hommages réussis, les avis divergent concernant ces publications et ces événements médiatiques.
Cependant il est légitime de se demander s’il n’y a pas davantage à apprendre de l’écrivain en lisant son Å“uvre qu’en se proposant de scruter le détail intime de sa vie.Â
Pour ma part, face à l’engouement militant des uns - non mécontents d’avoir une nouvelle occasion de faire de l’auteur un emblème LGBT ou encore une incarnation du mouvement Queer - et face à l’opportunisme de certains autres bien décidés à faire recette de ce centenaire, j'avais conclu que, par respect pour l'auteur, la meilleure façon de lui rendre hommage était de se recentrer sur le texte.Â
En effet, si le détour par la personne n'apporte fondamentalement que très peu, il serait dommage de passer sous silence les sept volumes de la Recherche qui demeurent un véritable trésor du patrimoine culturel français et une source intarissable pour la pensée.
Cependant, aborder une œuvre d’une telle ampleur ne peut être le fruit que d’une libre décision, motivée par une sensibilité et une curiosité intellectuelle toutes personnelles.
Considérant que la plus mauvaise manière d’aborder la Recherche serait de le faire sous le coup d’une injonction dictée par la convention ou, peut-être pire encore, par un certain « devoir intellectuel », je ne dispenserai aucun conseil de lecture du roman, n’en proposerai aucun commentaire ni résumé.Â
Un bon moyen d’honorer la mémoire de l’écrivain pourrait être, selon moi, de se tourner vers ceux qui ont considéré avec sérieux sa littérature.
Dans cette édition, je vous invite donc à un tout autre type de détour en vous proposant d’aborder l'œuvre de Marcel Proust sous un angle philosophique.
À la lumière de l’essai Proust et les signes, que lui a consacré le philosophe Gilles Deleuze, je vous propose de réfléchir sur les rapports que peuvent entretenir la philosophie et la littérature et de tenter de préciser dans quelle mesure la Recherche peut recevoir le statut d'Å“uvre philosophique.Â
Vous êtes prêts ?Â
C’est parti ! 🙂
Proust et les signesÂ
Deleuze est très certainement l’un des premiers penseurs à avoir considéré avec sérieux la Recherche du temps perdu.Â