đŠđ Schopenhauer et « LâArt dâavoir toujours raison »
Faut-il vouloir à tout prix sortir vainqueur du débat ?
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Aujourdâhui jâai tenu Ă revenir sur ce qui confĂšre au dĂ©bat dâidĂ©es toute sa dignitĂ©, Ă savoir : lâargumentation. Nous allons examiner ce sujet Ă lâappui du traitĂ© de Schopenhauer intitulĂ© LâArt dâavoir toujours raison.
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đ Cogito Zoom : Schopenhauer et LâArt dâavoir toujours raisonÂ
En 1830 et 1831, Arthur Schopenhauer rĂ©dige Ă Berlin LâArt dâavoir toujours raison.
Ce court traitĂ© est une analyse de ce que lâon nomme la dialectique Ă©ristique.
Quâest-ce que la dialectique Ă©ristique?Â
La dialectique Ă©ristique est une technique oratoire permettant de sortir vainqueur du dĂ©bat, indĂ©pendamment des idĂ©es que lâon soutient, de la vĂ©racitĂ© de ce que lâon affirme, du fait dâavoir raison ou tort.Â
Dans LâArt dâavoir toujours raison, Schopenhauer expose une sĂ©rie de stratagĂšmes relevant de la dialectique Ă©ristique.Â
Schopenhauer lâaffirme, la volontĂ© de recourir Ă cette technique ne repose que sur des motifs dĂ©loyaux : par exemple, la malhonnĂȘtetĂ©, la vanitĂ©, le fait de parler avant de rĂ©flĂ©chir ou lâobstination dans lâerreur.
DĂšs lors, si cet art se fonde sur âquelque perversitĂ© naturelle du genre humainâ comme lâĂ©crit Schopenhauer, pourquoi entreprendre de lâenseigner, quel est le but de ce traitĂ© ?Â
đ Tout dâabord, pour dĂ©noncer une pratique, il est nĂ©cessaire de la caractĂ©riser. Pour cela, il faut donc en exposer avec la plus grande clartĂ© les procĂ©dĂ©s : les distinguer, en examiner les rouages, en rĂ©vĂ©ler les ressorts.Â
đ Ensuite, le bon ou le mauvais usage de cet exposĂ© relĂšve de la responsabilitĂ© de chacun : la dialectique Ă©ristique peut Ă©galement ĂȘtre employĂ©e afin de repousser les attaques malhonnĂȘtes et indignes du dĂ©bat dâidĂ©es.
En ce sens, elle peut ĂȘtre mise au service de la probitĂ© intellectuelle et son apprentissage, en complĂ©ment de celui de la logique, pourrait alors contribuer au triomphe de la raison.Â
Je vous propose aujourdâhui de revenir sur deux des stratagĂšmes exposĂ©s par Schopenhauer dans lâArt dâavoir toujours raison : celui de lâattaque ad hominem et celui de lâattaque ad personam.Â
Pourquoi ces deux stratagĂšmes en particulier ?
Non seulement parce que nous y sommes rĂ©guliĂšrement confrontĂ©s (aussi bien au travers de nos Ă©changes quotidiens que lorsque nous assistons au dĂ©bat mĂ©diatique), mais aussi parce que nous avons gĂ©nĂ©ralement tendance Ă les confondre !Â
Deux figures rhétoriques à ne pas confondre
Sâil est plus courant de nos jours de lire ou dâentendre le terme dâattaque ad hominem que celui dâattaque ad personam, dans la plupart des cas ce qui est dĂ©noncĂ© correspond en rĂ©alitĂ© Ă la seconde figure rhĂ©torique, et non Ă la premiĂšre ! Â
Revenons Ă la dĂ©finition de ces deux termes afin dâĂ©clairer ce qui les distingue.Â
Argumentum ad personam et Argumentum ad hominem sont deux locutions latines qui signifient respectivement : « argument par rapport Ă la personne » et « argument par rapport Ă lâhomme ».Â
Soulignons nĂ©anmoins que le terme dâargument est impropre car ces deux figures ne relĂšvent pas de lâargumentation, laquelle sâappuie sur la logique ; elles appartiennent purement et simplement Ă la rhĂ©torique.Â
Comme je viens de vous le dire, Argumentum ad personam et Argumentum ad hominem sont deux procĂ©dĂ©s rhĂ©toriques, mais quâest-ce que la rhĂ©torique ?Â