🦉📖 Un livre à la Une | Le statistiquement correct, de Sami Biasoni
Les chiffres ont-ils toujours raison ?
Chers lecteurs,Â
Bienvenue dans cette nouvelle édition Cogito !Â
Dans Un livre à la Une, je vous recommande la lecture d’ouvrages récemment publiés ou sélectionnés parmi les plus grands textes des auteurs anciens.Â
Aujourd’hui, j’attire votre attention sur l’une des plus intéressantes parutions de cette rentrée : Le statistiquement correct, écrit par Sami Biasoni et publié aux Editions du Cerf.Â
Cette recommandation est spontanée, et non sponsorisée ! 🙂
Le statistiquement correct
Les chiffres sont là , les chiffres parlent d’eux-mêmes, les chiffres ne mentent pas, pourtant, les chiffres...
Ces quelques formules ponctuent quotidiennement le débat public où le recours aux statistiques tend à légitimer les discours et les décisions politiques.
Et si ces statistiques étaient « à un certain niveau, erronées » ?
C’est à la possibilité, ou plutôt à la nécessité, d’émettre un tel questionnement que conduit la lecture de l’essai critique de Sami Biasoni, docteur en philosophie et chargé de cours à l’ESSEC.Â
La statistique a pris une ampleur telle dans nos sociétés que notre lecture du monde semble presque intégralement s’y résorber : nulle dimension de l’existence humaine n’échappe à sa traduction en taux, courbes et graphiques.
Dans notre effort de compréhension de la réalité, les chiffres règnent en maître, la statistique est devenue un fait social à part entière, à tel point qu’il n’est désormais pas incongru de parler aujourd’hui de nombrification du monde.Â
👉 Or, si nous observons un recul critique à l’endroit des discours, c’est bien souvent sur la base d’une foi aveugle que nous concluons à la validité de ces présentations chiffrées censées rendre compte de l’état du monde.Â
Cette subordination de notre pensée critique à l’objectivité des nombres est-elle fondée ?
Répondre à cette question suppose de ne pas s’en tenir à l’apparente vérité du nombre pour s’intéresser à la construction du nombre, laquelle n’est pas exempte d’approximations, de biais, voire d’erreurs.Â
Sur quels critères choisit-on ce qui va être mesuré et de quelle manière opère-t-on cette mesure ?
👉 Toute mesure résulte d’un choix d’objet et de méthode ; choix initial dont la statistique dissimule l’essentiel.Â
En outre, pour quelles raisons choisit-on de diffuser telle ou telle mesure ? Â
Pour dénoncer l’illusion d’objectivité des statistiques et souligner le danger que présente pour nos démocraties une foi aveugle dans cette lecture numérique du monde, la rigueur et la nuance étaient de mise : « la complexité du réel est telle qu’elle exige un traitement dépassionné et raisonnable », écrit très justement Sami Biasoni qui déclare avoir « pris le parti de la tempérance pour traiter de la question du statistiquement correct ». Â
🦉C’est de cette probité intellectuelle dont nous avons absolument besoin pour l’analyse des faits et le traitement des données qui abondent dans le flux continuel de l’actualité. Â
👉Je vous recommande vivement la lecture de cet essai qui s’adresse à tout citoyen soucieux de porter un jugement éclairé sur les grands enjeux de sociétés.Â
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« Le travail mental coordonné est muni aujourd’hui de moyens très puissants qui le rendent plus aisé, parfois au point de le supprimer. On a créé des symboles, il existe des machines qui dispensent de l’attention, qui dispensent du travail patient et difficile de l’esprit ; plus nous irons, plus les méthodes de symbolisation et de graphie se multiplieront. Elles tendent à supprimer l’effort de raisonner. »
Paul Valéry, Variété.
Si l’objectivité des statistiques ne nous paraît pas devoir être questionnée, c’est en